Elle était là, assise dans ce large fauteuil, dans cette vaste pièce plongée dans le noir ;
Elle guettait le moindre bruit parvenant des alentours si hostiles ;
La faim taraudait son estomac si vide d'essences humaines ;
Un bruit sourd perça ce silence si pesant ;
La lourde porte se mit à grincer, comme si lentement le temps défilait au ralenti ;
Une silhouette sortie de la pénombre, la faim se manifesta à nouveau en elle ;
Elle distinguait les contours de sa, si appétissante, proie ;
La voici, fragile, chancelante, avançant inexorablement vers son funeste destin ;
Petite chose continuait à avancer, lentement, titubante, vers Elle ;
Elle prenait plaisir à voir ce bout de chairs avancer inévitablement vers sa perte ;
Cadavre de vie trébucha sur le sol de pierres et vint s’échouer à Ses pieds ;
Du bout de sa longue badine, Elle releva ce faciès vide d’émotions ;
Elle descendit lentement de son si confortable fauteuil, vint s’accroupir tout près ;
Toisa paisiblement mais avec encore plus d’envie ce corps échoué ;
Elle claqua des doigts et tel un pantin de bois, l’objet se dressa sur ses genoux ;
La posture ainsi définit, Elle en fit le tour, se léchant de plus belle ses lèvres charnues ;
La badine frôlant le derme de sa nuque à son arrière-train, Elle la fit claquer sur le charnu ;
Sursaut furtif, cri de stupeur, appel de douleur, la marionnette chancela ;
Placée derrière, Elle arma ses griffes, les posant sur ses épaules dodues ;
En un geste, Elle lui parcoura le dos, lacérant les chairs vierges, de son jouet ;
Liquide rouge se mit à parcourir les nouvelles et fraîches meurtrissures ;
Elle, alors plus affamée que jamais, recueilli la liqueur du bout de ses ongles ;
Le porta jusqu’à sa pulpeuse bouche, et savoura ce sang de vie…